Chant du tambour foxien Lamentation des six folies
Un livret qui se joue au tambour foxien et qui raconte les anciennes légendes des Foxiens.

Chant du tambour foxien Lamentation des six folies

...
Baigné dans un cosmos de lumière resplendissante, se trouve le royaume chéri de Verdoyaume.
Ses eaux et ses prairies prospèrent en toute saison. Une beauté qui surpasse tout ce que nous connaissons.
Mais voilà que le désastre frappe à sa porte, sous la forme d'une armée borissienne bien trop forte, dans son désir de domination, elle prend d'assaut Verdoyaume.
Des terres ensanglantées aux héros tombés, le peuple foxien perd sa demeure bien-aimée.
Les vents et la pluie amers, les larmes coulent comme des rivières.
Aujourd'hui, les Foxiens gémissent et soupirent, leurs prières s'élevant vers les cieux, et à l'heure où elles expirent, ils n'ont toujours pas fait leurs adieux.

Les Foxiens essaient de se cacher des flammes de la guerre, et six d'entre eux s'aventurent dans les montagnes millénaires pour y trouver refuge.
Mais le sort s'acharne sur ces pauvres maudits, les privant de nourriture et les accablant de maladies.
Leur destin tourmenté ne pouvait plus être supporté et leur tristesse incontrôlée s'est élevée, leurs cris de douleur retentissant jusqu'au firmament.

Leurs pleurs résonnèrent au-delà des cieux, et invoquèrent un être céleste parmi eux. Les frères se demandaient, quelle était cette entité.
L'immortel tenant un bâton dévoila quel était son nom.
Il se présenta comme le Maître de l'Immortalité et demanda pourquoi les six hommes étaient aussi attristés.

Le premier craignait les batailles, ayant subi plus qu'il ne pouvait en supporter d'entailles.
Le deuxième espérait que la médecine puisse le soigner, des maux qui l'accablaient.
Pour le troisième, les borissiens étaient synonymes de peur en tant qu'envahisseurs.
Le quatrième avait l'esprit troublé, et n'arrivait pas à retrouver la sérénité.
Le cinquième avait perdu sa famille et ses amis, aux mains du sanglant conflit.
Enfin, le dernier aspirait à la paix, espérant la fin de ce monde écartelé.

Le Maître de l'Immortalité écouta leurs requêtes avec compassion.
Six frères partageant leur angoisse, désirant leur libération. Aspirant à la délivrance, leurs espoirs sont liés. Le courage et le pouvoir de conquérir, combinés.
Les envahisseurs qu'ils affrontent, la force de les défier. Un monde sans douleur ni guerre, tout leur être veut le hurler. Entre les mains du Maître, l'espoir solidement ancré.
Qu'il leur accorde force, grâce et bonté.

L'aîné reçut le pouvoir de se régénérer.
Le second aux maladies fut immunisé.
Au troisième échut un courage inégalé.
Le quatrième, des ailes pour pouvoir s'évader.
Le cinquième obtint une inébranlable volonté.
Le Maître accorda ces pouvoirs, puis se fit oublier.
Le sixième n'avait pas reçu de don particulier.
Pourtant, les graines de la sagesse avaient été plantées. « Ton devoir t'attend, le temps est venu, » lui fut-il dit.
Dans leur ville natale assiégée, le courage infusait leurs esprits.
Déchaînant leurs pouvoirs divins, ils repoussèrent l'ennemi.
Et retrouvèrent triomphalement leur terre chérie.

...

Les cinq frères avaient vaincu l'envahisseur. Les Borissiens n'osaient plus attaquer, paralysés par la peur.
Pourtant le sort en avait été jeté. Au moment où tout a basculé, c'est là que le fléau de l'immortalité a éclaté.

Quand les blessures de l'aîné se sont infectées, il s'est retrouvé incapacité. Le deuxième, porteur d'épidémies, répandit la maladie.
Le troisième, nourrit une haine meurtrière, qui ne connaissait plus de frontière. Et le quatrième, possédé par la nature, n'était plus qu'une bête attendant sa capture.
Le cinquième, perdu dans ses pensées, était devenu une marionnette incontrôlée. Les cinq frères avaient été corrompus par le mara, et n'attendaient plus que le trépas.
Mais le sixième n'avait pas été souillé. Seul, vers le camp des ennemis, il se dirigeait.
Submergé par les larmes et le chagrin, il n'avait plus pour seul dessein, que de donner son corps aux ennemis, pour que tout soit fini.

Le Mukhtar guerrier borissien sourit, alors que le sixième frère était entravé.
Il fit signe aux gardes d'approcher et de le libérer, et voici ce qu'il lui dit.
« Mon frère, tu as reçu la grâce tant convoitée, tu as rejoint des millions d'autres privilégiés. Si tu as des doutes, regarde dans la glace et vois à quoi ressemble vraiment ta race. »
Stupéfié, il regarda et vit une abomination à tête de chien qui le fixait.

Aaah... Quelle horreur...

En aspirant profondément à leur vœu originel, ils ont acquis des pouvoirs surnaturels, éloignant ainsi les calamités, pour vivre un monde rêvé.
Mais les fléaux de l'immortalité, dans leur sillage n'ont rien laissé.

Ne vous méprenez pas à propos des créatures de l'Abondance, toute cohabitation est vouée à la déchéance.
Ce n'est qu'en faisant appel à l'arc céleste pour purger les calamités, que pourront être rétablies paix et prospérité.